Mondial de l'automobile: la voiture verte en vedette
Signe des temps, au mondial de l'automobile à Paris, finie les grosses cylindrées, le carburant ou les performances, la voiture verte, c'est à dire la voiture qui rejette peu de CO2, la voiture peu chère et économique est désormais reine au salon. La croissance en berne, les mentalités "durables", le pouvoir d'achat, autant de facteurs qui ont modifié l'un des derniers bastion de la pensée occidentale à la fois individuelle et fonctionnelle. La société change, la voiture aussi...
Lisez cet article trouvé ce jour dans Ouest-France.
"Plus de 500 marques, représentant trente pays différents, viennent
exposer leurs plus beaux modèles sous les projecteurs parisiens.
Seulement voilà, l'automobile n'est plus ce qu'elle était. Le prix du
pétrole (147 $ le baril cet été) s'est affolé. Du coup, les conducteurs
ont changé leurs habitudes. Pour la première fois, en août, la
décélération sur les achats de carburants a été brutale. Du jamais vu.
De
son côté, Bruxelles exige des constructeurs des voitures chaque année
plus « propres ». Une exigence techniquement difficile à tenir pour
eux, alors que nous rejetons, encore, dans l'Hexagone, 125 millions de
tonnes de CO2 par an dans l'atmosphère. C'est-à-dire beaucoup trop.
De
son côté, à la suite du Grenelle de l'environnement, le gouvernement a
imposé, aux véhicules neufs, un système de bonus-malus qui pénalise
vraiment les grosses cylindrées : justement celles où les marques
réalisent leurs meilleures marges.
Enfin, il y a le problème du
pouvoir d'achat. La croissance faiblarde, la stagnation des
rémunérations, la crainte du chômage, la crise financière ne poussent
pas les Français à la consommation.
Ce
contexte difficile pour les fabricants se traduit par des virages à
180° pour des firmes comme General Motors qui ferme des usines et se
réoriente vers les hybrides. Par des suppressions de postes chez
Peugeot ou Renault ; par des délocalisations pour trouver de la
main-d'oeuvre moins chère. Renault, qui fabriquait encore une voiture
sur deux en France en 2004, n'en fabrique plus qu'une sur trois.
Dans
ces conditions, la traditionnelle « fête » de cette année aura
peut-être du mal à réunir le 1,3 million de visiteurs d'il y a deux
ans. Car, si la part du rêve existe encore, le pragmatisme est passé
par là. Nous voulons des voitures pratiques, sobres, plus « vertes »,
pas chères. Comme en témoigne l'extraordinaire succès de la Logan.
Un
message fort, qui pousse les constructeurs à se tourner désormais vers
des modèles plus compacts, très bien équipés côté confort, utilisant
des motorisations alliant les carburants traditionnels à l'électricité.
En attendant l'arrivée de la pile à combustible."