Comprendre l'Occident par la pensée chinoise
François Jullien dans le cadre de la pensée en question nous invitait à comprendre notre propre philosophie en comparaison avec le raisonnement du pays du milieu, la pensée chinoise.
L'Europe est fondée sur quelques concepts nés de la Grèce Antique tels que sont l'être (qui suis-je? Que fais-je?), le rapport à un seul Dieu (que l'on soit croyant ou athée), la recherche de la vérité (et sa réponse scientifique, le rationalisme...), le temps comme facteur structurant articulé autour du futur qui devient passé par le présent de passage de l'un à l'autre).
En Chine, rien de tout cela, en tout cas rien dans la forme que nous autres occidentaux l'entendons. Pas de verbe être, pas de conjugaison marquée du futur et du passé, pas de monothéisme...
Un exemple pour bien comprendre: la fadeur. Pour l'occidental que nous sommes, ce qui est fade revêt une acception négative, qu'il s'agisse de la gastronomie, de la peinture, des êtres... En Chine, la fadeur est une qualité car est fade ce qui n'est pas encore ou ce qui vient juste d'être. C'est un ressenti à peine marqué donc évolutif. La fadeur laisse ouvert le champ des possibles! Ce qui est fade me laisse le choix, l'éventail est disponible. Est sage celui qui est fade car il offre une large place au Disponible.
A méditer sans doute et surement à lire puisque nous ne concevons la politique, par exemple, sous des ardeurs étourdissantes, les hommes comme des recours messianiques...
Parmi les ouvrages de François Jullien, "si parler va sans dire", "un sage est sans idée", "De l'universel, de l'uniforme, du commun et du dialogue entre les cultures"...